Notre librairie politique à Québec

Notre librairie politique à Québec
La Librairie L'Étincelle au 82, rue de la Reine, Québec

mercredi 11 mars 2015

Qu'est-ce que le féminisme prolétarien?



C’est le féminisme actuel.

Il unit toutes les femmes du prolétariat dans une lutte contre la bourgeoisie qui les opprime. D’où le mot « prolétarien » qui associe ce féminisme aux travailleuses, aux mères à la maison, aux femmes sans-emploi, migrantes, autochtones, aux étudiantes, tous ces groupes qui forment le prolétariat au féminin.

Le féminisme prolétarien est fondé sur la constatation que, plus que les hommes, c’est le système actuel qui est le réel oppresseur. Les hommes prolétaires font partie de la même lutte contre le système.

À la source des abus/injustices/harcèlements/agressions que les hommes font continuellement subir aux femmes, il y a un système qui tolère/cautionne/encourage/justifie ces agressions.

Le féminisme prolétarien cherche à unir tous les groupes de femmes du prolétariat, y compris les femmes autochtones, inuites et métisses, les femmes migrantes, les femmes marginalisées par leur situation économique, culturelle ou sociale, ainsi que toutes celles qui s’identifient comme femmes, afin qu’elles puissent lutter collectivement, avec les hommes prolétaires, contre la classe des exploiteurs qui nous dirige.

Il faut que les femmes prolétaires, collectivement, prennent le pouvoir qui leur revient afin d’occuper la place qui leur revient!

Pourquoi a-t-on besoin du féminisme prolétarien aujourd’hui?

Même si le système actuel semble tendre vers une égalité des hommes et des femmes, une réelle égalité ne peut être atteinte sous le capitalisme. L’oppression des femmes et les inégalités qui les atteignent se maintient, dans les faits, par la quête du profit éternel qui est le fondement du capitalisme. La classe des capitalistes profite donc des femmes prolétaires tant qu’elle peut, comme elle profite d’ailleurs des hommes prolétaires – c’est seulement qu’elle peut profiter davantage des femmes que des hommes!

Pourquoi?

Pour la bourgeoisie qui nous dominent, les prolétaires doivent être utilisés au maximum pour faire du profit. Les hommes et les femmes prolétaires vendent leur force de travail en échange d’un salaire – on appelle cela « gagner sa vie ». Mais en plus, les prolétaires doivent reproduire leur force de travail, c’est-à-dire faire des enfants et les mener jusqu’à l’âge adulte pour qu’ils puissent, à leur tour, vendre leur force de travail, afin de continuer la ronde du profit qu’encaissent les capitalistes.

Or, les femmes prolétaires sont plus directement concernées par la reproduction de la force de travail, puisqu’elles sont celles qui enfantent et qui s’occupent le plus souvent, encore maintenant, de la maisonnée : les enfants, le ménage, l’épicerie, la cuisine… Et cela, en plus de vendre elles-mêmes leur force de travail, c’est-à-dire d’occuper un emploi!

Posséder cette valeur supplémentaire aux yeux des capitalistes n’avantage pas les femmes prolétaires, loin de là. Dans la ronde du profit, les femmes sont doublement exploitées, par leur travail à l’extérieur de la maison et par leur travail dans la maison – sans compter qu’elles portent les enfants, accouchent, allaitent.

En plus de tout cela, les anciennes valeurs patriarcales issues du système féodal continuent à exister sous le capitalisme. Maintenant de nombreux hommes prolétaires adoptent même l'idéologie dominante envers leur contrepartie féminine par souci de bien paraître et de monter dans la hiérarchie sociale.

À l’époque, les femmes et les hommes de la classe bourgeoise formaient une unité de production pour amasser le Capital; la femme tenait maison et soutenait son mari qui, lui, menait à bien le travail artisan ou commercial à effectuer. Le Capital était le ciment de la famille bourgeoise. Selon Alexandra Kollontai, les hommes et les femmes s'unissaient par nécessité et par souci matériel, peu souvent par amour, même s’ils s'efforçaient de paraître heureux dans la plupart des cas.

La situation a bien changé avec la libération sexuelle, la révolution russe et les revendications des ouvrières socialistes. Nous en voyons tous les jours les résultats positifs dans nos vie. Mais c’est trop souvent encore le patriarcat qui donne un sens à l'organisation de nos familles.

Il existe un féminisme bourgeois qui, dans les termes, appuie les justes réclamations des femmes, mais dans les faits soutient les femmes bourgeoises à l’exclusion des prolétaires. Il laisse tomber les femmes prolétaires, y compris les femmes autochtones, inuites et métisses, les femmes migrantes, les femmes marginalisées par leur situation économique, culturelle ou sociale, ainsi que toutes celles qui s’identifient comme femmes et qui font partie du prolétariat. Évidemment, puisqu’il sert les intérêts des femmes bourgeoises…

Nous avons besoin du féminisme prolétarien pour que les femmes prolétaires s’unissent sous la même bannière et se positionnent dans la lutte des classes d’une manière qui corresponde à la réalité du système capitaliste.

Quels sont les objectifs du féminisme prolétarien?

      Que les femmes puissent s’épanouir dans un climat de confiance parmi les hommes prolétaires, sans craindre les agressions verbales ou physiques.
      Que les femmes soient libres de vivre en couple – ou non –, dans des relations agréables, égalitaires et justes, où le/la partenaire qu’elles choisissent respectent leurs besoins et font preuve de la même sensibilité et de la même écoute qu’elles.
      Que les femmes soient valorisées pour leur capacité d’enfanter – qu’elles l’utilisent ou non – et qu’elles soient soutenues lors de leur grossesse et après, au lieu que cette capacité d’enfanter les rende vulnérables socialement.
      Que les femmes soient reconnues pour leur vision unique du monde et leur expérience de vie particulière au lieu qu’on leur demande de correspondre à la vision et à l’expérience de vie des hommes.
      Que les femmes du prolétariat soient traitées avec justice et égalité par rapport aux hommes.
      Qu’elles prennent leur juste place dans la lutte contre le système capitaliste.


Le Front féministe prolétarien de Québec
Le 8 mars 2015

mercredi 4 mars 2015

Lancement des Causeries Kollontaï

La Librairie L'Étincelle s'anime!

Le vendredi 6 mars à 19h30 aura lieu la première de la série des Causeries Kollontaï à la Librairie L'Étincelle au 82, rue de la Reine à Québec. 

Les Causeries Kollontaï, une initiative du Front féministe prolétarien - Québec, sont des discussions à saveur politique dans une atmosphère conviviale. C’est une occasion de parler de politique, de féminisme, de poésie ou de psychanalyse, les sujets de prédilection d’Alexandra Kollontaï, une écrivain et conférencière féministe prolétarienne, co-initiatrice de la Journée Internationale des Femmes. Les Causeries auront par la suite lieu chaque dernier lundi du mois.

Pour ouvrir la série des Causeries, nous proposons une discussion qui croise trois thèmes rarement posés ensemble: 
La question des femmes, la psychanalyse et le communisme

Suivant le fil qui aboutit aux origines de la Journée des femmes qui a maintenant lieu tous les 8 mars, on trouve l’Allemande Clara Zetkin. Or, cette socialiste a non seulement soutenu le « féminisme prolétarien » et mis en place la journée des femmes à l’internationale, mais elle a aussi défendu la psychanalyse devant Lénine. Alexandra Kollontaï, une communiste féministe en Russie révolutionnaire, était aux côtés de Zetkin et était également favorable à la psychanalyse. Nous posons donc la question : quel est le lien entre la question des femmes, la psychanalyse et le communisme?
Entrée libre, grignotines à prix unitaire, causeries enrichissantes!


Quand: vendredi 6 mars 2015 à 19h30
Où: Librairie L'Étincelle, 82, rue de la Reine (coin Saint-Anselme), Québec

librairie.etincelle@gmail.com
www.facebook.com/etincellelibrairie
(418) 687-1060